Cette attaque eut lieu durant l'épisode du grand siège du Fort de Monaco par l'armée du peuple de Gênes en 1507.
Cette armée, forte de 10000 hommes, après avoir franchi les obstacles divers rencontrés sur sa route, marche sur Monaco et à partir du 10 décembre 1506, en entreprend le siège. Evidemment cette armée campe sur les terres turbiasques du duc de Savoie...

Nous avons travaillé aux Archives du Palais de Monaco sur un manuscrit, cote A306.P1, copie du XVIIIème, écrit en italien, relatant ces événements et duquel nous extrayons la traduction du récit de l'épisode de l'attaque du Fort de La Turbie au commencement du mois de mars 1507: "... alors qu'un jour, informés par des espions que Meilhaud était allé à Nice pour se détendre avec la majeure partie de ses soldats, ils détachèrent - (les Génois) - du camp quelques 2000 hommes qui allèrent droit à La Turbie. Les soldats qui étaient restés dans ce château, qui n'étaient pas plus de 130, furent en cette occasion plus braves à se défendre qu'ils ne l'avaient été outrefois dans l'attaque, puisqu'ils repoussèrent valeureusement les ennemis en deux assauts, tirant continuellement avec les bombardes. Les ennemis, informés par les paysans qui leur indiquèrent l'endroit où ils pourraient entrer avec le plus de facilité, après avoir posé les échelles, prirent le château d'assaut au cours duquel les vainqueurs perdirent le double des vaincus. "
Ce fut ainsi un acte d'héroïque humanité de ces Italiens qui, s'étant rendus maîtres du château par la force des armes, ne passèrent point par le fil de l'épée ces soldats, se contentant de les faire prisonniers de guerre; puis une partie de ces prisonniers réussit à s'enfuir et l'autre à s'enrôler dans les troupes génoises.

"Ceux de Monaco qui avaient vu les ennemis aller à La Turbie puis qui s'en retournaient avec des lanternes allumées, perçurent la fin heureuse de leur offensive; de la sorte, dans l'incertitude des faits, ils envoyèrent un bateau vers la chapelle de Sainte-Dévote pour être mieux informés, et prendre un de ceux qui portaient les lanternes; descendus à quatre du bateau et croyant prendre un homme de garde, ils ne prirent qu'un misérable soldat, lequel ne savait autre chose que ce que murmurait le peuple, mois non pas les desseins des chefs de l'armée."

Le "CHATEAU DE LA TURBIE"en 1325
P. GIOFFREDO dans Theatrum Sabaudiae de 1682